Jour 5 – Formation terminée… ce n’est qu’un au revoir !


Les douze équipes du département Environnement se sont mesurées ce matin en présence du directeur Martin Yelkouni. La journée avait pourtant commencée avec plus d’une heure de retard. En effet, les étudiants de l’université demeurent dans des quartiers assez éloignés et subissent des transports d’une à deux heures, matin et soir. Aujourd’hui, il y avait plein de bouchons dûs entre autres au mécontentement des chauffeurs de minibus, très abordables pour les citoyens, qui voient d’un mauvais œil l’augmentation du prix de l’essence. Je me rappelle il n’y a pas si longtemps que l’essence coûtait environ 10 ¢ le litre en Égypte, subventionné pour soutenir l’économie. Les passagers de ces minibus, alors surnommés les one pounds,  payaient en effet moins de 15 ¢ par passage. Mais l’Égypte d’après la révolution est en crise. Les hôtels des sites touristiques comme Louxor et Le Caire sont occupés à moins de 30 % en ce moment. Ça va craquer !prédisent certains, on ne sait pas trop quand, mais la colère gronde et elle pourrait éclater à Port Saïd, déjà très éprouvée ces derniers mois, au Caire ou à Alexandrie, la deuxième plus grande ville du pays.

C’est donc dans cette atmosphère que s’achève les deux ans des étudiants inscrits pour un Master à Senghor. Ils ont hâte de retourner chez eux, mais il leur reste encore quelques cours et la soutenance de leur thèse. Pourtant ce matin, c’est dans un certain enthousiasme que les étudiants ont présenté leurs campagnes, sous des thèmes comme Plus de déchets collectés, plus de santé ! ou Sans déchets, 100 % santé ! Du bon travail sur le plan des stratégies de marketing, car ces étudiants en environnement connaissent bien le problème des déchets ménagers des villes africaines, mais moins les mécanismes de création. On peut en effet reproduire un plan de marketing social à partir des modèles que je propose. Il est cependant plus difficile de trouver l’idée géniale sans maîtriser l’art de concevoir en quelques jours.

Un moment touchant après la fin de la présentation : un couple d’étudiants ont présenté à la classe un diaporama d’images de leur petite fille née à Alexandrie à l’automne dernier. Il fallait voir la fierté du père qui commentait chaque photo, de la naissance jusqu’à aujourd’hui, alors qu’elle attend ses parents chez la grand-maman en Côte d’Ivoire. Les parents ont en effet choisi de placer leur enfant dans la famille en attendant de terminer leur diplôme, d’où la charge émotive de la maman qui a aussi chaleureusement remercié Martin Yelkouni à qui elle a dû annoncé qu’elle était enceinte l’an dernier, en plein milieu du parcours académique. C’était imprévu, naturellement. Elle raconte qu’il l’a traitée comme un père et non comme un directeur de département, ce qu’elle a grandement apprécié.

Puis nous sommes tous montés au dixième étage pour prendre la traditionnelle photo de la fin d’une formation, ma sixième à Alexandrie ! Accolades, remerciements, demandes de stages ou de relecture de thèses, tout y passe. Mais avant tout, en ce qui me concerne, correction des travaux à faire dès que possible. J’écris ces lignes de l’hôtel Novotel de l’aéroport du Caire, passage habituel avant de prendre l’avion tôt le matin. J’ai fait le parcours d’Alexandrie à ici en compagnie d’une collègue franco-espagnole qui enseignait cette semaine au département de la Culture. Nous avons mangé ensemble au restaurant italien du hall et me voilà devant mon écran à rédiger tout ça en attendant d’avoir à nouveau accès à un Wi-Fi pour le mettre en ligne. Incroyable quand même cette absence de service… mais je suis encore en Égypte après tout et les pannes sont fréquentes.

Prochain voyage à la mi-avril, à Cotonou, au Bénin. Je ferai un autre blogue pour vous tenir informé de ce nouveau périple autour d’une formation différente cette fois. On s’en reparle !

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